Pour le thème principal de ce film de Terrence Malick, James Newton Howard (Sixième sens, The Village) a choisi de mettre en valeur un violon solo, accompagné de cordes et d’accords arpégés au piano (A hidden life). La mélodie est certes mélancolique, mais le tempo rapide et le flux continu de l’accompagnement crée une pulsion de vie qui est conforme avec l’attitude radicale du protagoniste. Une vie cachée raconte en effet l’histoire vraie de Franz Jägerstätter (August Diehl), un fermier autrichien qui refuse de combattre avec les nazis pendant la Seconde Guerre Mondiale. Emprisonné, humilié et condamné à mort, ce fervent catholique restera jusqu’au bout fidèle à son engagement et à son refus de tuer son prochain. La pureté infinie de ce violon solo (interprété par James Ehnes) est de nouveau présente dans Morality in darkness ou Hope, mais dans une couleur qui, tout en conservant une petite lumière, met davantage l’accent sur une certaine langueur. On retrouvera ce même sentiment d’abattement dans Descent, tandis que le morceau final (There will be no mysteries) met à nouveau l’accent sur cette espérance que Malick exprime dans les images par la force d’esprit de Franz (rappelant celle de Bartleby), ainsi que par sa peinture charnelle et optimiste de la Nature. La BO contient également des extraits de la Czech Suite in D Major, Op. 39 d’Antonin Dvorak, du Kleines Requiem für eine Polka, Op. 66 de Henryk Gorecki, et surtout de Tabula rasa d’Arvo Pärt – une œuvre minimaliste datant de 1977, mais qui semble avoir été conçue spécialement pour le cinéma de Terrence Malick. ©Nicolas Magenham/Qobuz