La carrière du Guadeloupéen Erick Cosaque s’est principalement déroulée dans l’Hexagone. Si, dans sa musique, les rythmes du tambour gwoka, hérités des esclaves venus d’Afrique, ne sont jamais loin, ils se mêlent volontiers aux influences soul, jazz, funk ou encore zouk. Toujours il chante son pays, en français : Guadeloupe, Île de mes amours, Heureux noir ou Lundi bon matin mais le plus souvent en créole. Cette compilation retrace près de 20 ans de carrière, durant lesquels, à la tête de différents groupes (Voltages 8, Cadence Gilles ou X7 Nouvelles Dimensions), il n’a cessé de réactualiser son identité. L’influence des bandes-son de la Blaxploitation s’entend dans Kominiké (coup de frein dramaturgique de voiture, basse rebondie et claviers électrisants), le rire d’intro de Zombie Dance évoque immanquablement celui de Thriller avant de laisser la place à des chœurs façon Chic et une guitare à la Shaft. Avant de se transformer en zouk A Koz Don Biyé 100 F démarre sur un riff de guitare saturée des plus pop. Les saxophones ont un rôle important, débridés sur l’ad lib de Donatien, énergiques au cœur de Dé Chate Colé, funky le reste du temps. Si ses arrangements sont en sympathie avec l’ère du temps, les tambours agiles et la voix impérieuse d’Erick Cosaque marquent la permanence des valeurs ancestrales. Ce sont elles qui dominent la piste de danse. © Benjamin MiNiMuM/Qobuz