Koba LaD était parvenu à se faire une place de choix dans le paysage du rap hexagonal, pourtant encombré, grâce à son album VII, paru au sortir de l’été 2018. Des titres tels que « La C » ou encore « Train de Vie » avaient aiguisé l’appétit avec leurs sonorités brutes et directes. Prolifique, le rappeur originaire d’Évry, entend bien battre le fer tant qu’il est chaud, et L’Affranchi ne décevra pas les fans. Démarrant avec l’étouffant « Koba du 7 », il conforte l’artiste dans une trap dure au flow tranchant, que l’on retrouve plus loin notamment sur le gênant « Guedro », au demeurant très bien produit. Mais il laisse entrevoir des aspects plus mélodiques de son univers, comme sur l’impeccable « Cellophané », voire plus personnels comme sur « C’est moi » ou encore « Pour toi », dans lequel il raconte l’histoire d’un frère jumeau qu’il n’a jamais connu puisque décédé à sa naissance. Partout ailleurs, c’est la maîtrise rythmique qui étonne le plus dans le rap de Koba LaD, à l’instar de son placement dans le bien-nommé « Quadrillé ». Trois collaborations émaillent ce nouvel opus : Maes sur « Matin », Ninho sur le très bon « Quotidien » et Niska sur le plus prévisible « RR 9.1 ». Négociant parfaitement le virage du second album, Koba LaD s’autorise quelques moments d’anthologie, comme sur « Demain j’arrête », avec son refrain imparable. Produit par Noxious, celui-ci est probablement le meilleur titre jamais publié par le rappeur. Pas exempt de temps faibles ou de quelques longueurs, L’Affranchi convaincra sans mal les fans de la première heure.
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