D'une certaine façon, DragonForce est en train de donner raison à son ancien chanteur ZP Theart, qui a quitté le navire en 2010 en fustigeant le manque d'évolution du groupe. Si la déception de The Power Within (2012) pouvait être mise sur le compte d'un besoin d'adaptation de Marc Hudson (qui n'était pas musicien professionnel avant d'intégrer DragonForce), cette explication ne vaut évidemment pas pour Maximum Overload.
Certes, le groupe a repris du poil de la bête et ce sixième album studio est plus fringant que The Power Within, mais il en souligne tout autant les limites structurelles de DragonForce. Power metal ultra-rapide et heavy metal inspiré par l'heroic fantasy continuent d'être les deux mamelles d'un groupe valant surtout par la technicité affichée par Herman Li et Sam Totman. Pour le reste, il faut se demander si la présence de Matt Heafy sur plusieurs titres n'est pas une forme de désaveu pour un Marc Hudson semblant bien limité.
Pour pimenter le tout, DragonForce a décidé de passer la surmultipliée avec « The Game », devenant, avec ses 240 BPM, le morceau le plus rapide jamais joué par le groupe. Cette prouesse ne suffit pas à sauver un disque dont seul « Three Hammers » mérite d'être sauvé au nom d'une construction un peu plus élaborée que le reste de l'album. Quand à la version de « Ring of Fire » qui clôt le disque, laissons au fantôme de Johnny Cash le soin de dire ce qu'il en pense à DragonForce.
À force de foncer guitares au clair, DragonForce n'est pas loin de se prendre un mur, malgré le léger mieux constaté avec Maximum Overload. L'évolution n'est plus pour lui une option mais un véritable besoin s'il ne veut pas quitter prématurément la route.
© Francois Alvarez / Music-Story