Dernière signature du label londonien Hyperdub (Burial, Kode9, Ikonika…), Mhysa s’était fait remarquer en 2017 avec un premier album qui brouillait les cartes du future R&B, Fantasii, chez Halcyon Veil. Pour son second essai, l’Américaine est toujours aussi audacieuse et livre un disque très conceptuel, une “réflexion intime sur l’expérience de la femme noire”. Un vrai disque de bedroom, écrit sur un iPhone dans son appartement de Philadelphie, et qui prend au pied de la lettre le terme lo-fi avec des compositions qui rivalisent de minimalisme. Entre des interludes parfois délirants, Nevaeh pose sa voix quasiment a capella : no weapon formed against you shall prosper, scandé par un simple glitch, breaker of chains, une reprise de If I Rule the World de Nas, avec un tambourin à grelots pour seul accompagnement, le classique gospel when the saints, avec un filet d’eau de synthèse qui coule derrière… Une épure qui met en valeur le message et la grâce de Nevaeh et surtout un sacré culot. © Smaël Bouaici/Qobuz