Il est sans aucun doute le dernier des mohicans des pianistes de sa génération. Keith Jarrett se réclame de lui, Miles également. Son influence sur les musiciens des générations qui l'ont suivi est majeure. Ahmad Jamal est aujourd'hui un « légende vivante ». Un mot qui le fait sourire quand on lui attribue, car le « maître » est en très grande forme et ne cesse de faire évoluer son jeu, et son orchestre. « C'est très bien mais si je veux rester vivant, je dois regarder de l'avant. Quand vous parlez au passé, c'est que c'est foutu. Quel est mon disque préféré ? Le prochain ! ».
Le changement du contrebassiste et du batteur il y a deux ans (déjà entendu sur son album précédent
« Blue Moon ») fut une véritable cure de jouvence pour ce musicien qui pense sa musique en terme d'orchestre et non de soliste accompagné. « C'est pourquoi je déteste le mot trio qui ne correspond pas à ma musique, il est bien trop limité ».
Le vieux lion de Pittsburg est allé, selon son habitude depuis la saga « The Essence » (on se souvient de sa photo devant un champ de tournesols sur la pochette) enregistrer au studio La Buissonne, à Pernes-les-Fontaines près d'Avignon, une bonne dizaine de titres, des standards (I'm In The Mood For Love, I Got It Bad, etc.) et des compositions personnelles dont ce trés beau "Saturday Morning" proposé ici en "Radio Edit" en teasing de l'album à venir le 24 septembre prochain . "Tous les titres de mes chansons sont dictés par eux-mêmes. Ce sont eux qui me disent comment ils doivent s'intituler".