Le groupe, dont Brian Wilson est désormais à à peine plus de vingt ans le seul producteur (du jamais vu jusqu’alors), adopte une plus grande diversité de styles sur cet album, avec la douce ballade « Surfer Girl », qui montre le côté rêveur et romantique de ces musiciens, les légers et éternels « Catch A Wave » et « Hawaii » (que Brian Wilson chantait encore sur scène en 2007), le sympathique « Surfers Rule », chanté par Dennis, et l’ode au cocooning « In My Room », où rien que les harmonies vocales sont déjà un morceau à part entière.
Sur « The Surfer Moon », on entend pour la première fois des cordes chez les Beach Boys et l’orgue prend une place plus importante dans leur son, les instrumentaux étant par ailleurs moins représentés – cf. « Boogie Woodie » avec son allusion au Vol du bourdon de Moussorgski, les musiciens de séances commençant cependant à pointer en douce le bout de leur nez. Se glisse alors en plein milieu de la galette une chanson qui reprend le thème des voitures, déjà abordé sur « 409 » et « Shut Down », la joyeuse « Little Deuce Coupe », qui, remarquée sur une face B de single, incitera Brian Wilson à continuer à écrire des chansons dans la même veine (« Our Car Club », le début de « Your Summer Dream »), après qu’il eut réalisé qu’aux Etats-Unis, ses chansons sur le surf marchaient surtout sur les côtes et celles sur les voitures à l’intérieur du territoire. Car un des talents de Wilson était aussi son habileté à saisir les goûts et les aspirations de son public et à les matérialiser en chanson, réussissant ainsi à immortaliser l’instant présent et ses émotions.
Quarante-cinq après, on cherche encore à trouver une meilleure formule que la sienne, en vain.
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