Fils de Steve Earle et doté d’un second prénom on ne peut plus évocateur, Justin Townes Earle ne se pose pas de questions et impose, album après album, son identité bien à lui, sans finalement chercher à lutter contre ce pesant état civil. Tranquillement. A la cool. Sans prétention. Avec son assemblage de rock’n’roll vintage, de blues râpeux, de folk de rue et de country alternative, son huitième album intitulé The Saint of Lost Causes s’inscrit dans la continuité de cette carrière faussement nonchalante et solide niveau plume et composition. Et qu’il évoque son pays délabré et ses laissés-pour-compte ou son âme froissée, Earle Junior chante avec une sincérité qui prend aux tripes. Impossible de ne pas penser à papa sur certains titres ou à Van Morrison sur d’autres (Frightened by the Sound). Mais c’est surtout à Justin Townes Earle que Justin Townes Earle fait penser. Et c’est l’essentiel… © Marc Zisman/Qobuz