Depuis le come-back électronique de Weather Diaries en 2017, les Ride n’ont pas chômé. A peine deux ans après la résurrection du mastodonte shoegaze qui avait secoué les années 90 avec son mur du son ultramélancolique, Andy Bell, Mark Gardener, Loz Colbert et Steve Queralt remettent le couvert avec This Is Not a Safe Place. La nouvelle jeunesse de ce groupe semble désormais entièrement justifiée : leur 6e opus atteint à un équilibre savant entre dream pop, krautrock et samples électro chaloupés ; les prises de risque (reflétées par le titre) sont nombreuses, et ce dès l’introduction, R.I.D.E.. Celle-ci joue le rôle d’une bienvenue cauchemardesque, ponctuée de chuchotements qui sont autant invitation (Ride!) que signature (Ride!). Puis brusquement, le ton change : le tubesque Future Love raconte la passion émergente dans un style shoegaze ensoleillé, aux leads de guitare très contemporains. Ce jeu d’alternance entre virées industrielles façon 80's et rêveries romantiques se poursuit avec l’inventivité pop de Repetition, ancrée par une ligne de basse au clavier Juno-6 qui en fait un hymne dance rétro quasi kraftwerkien. « J’ai l’impression que c’est une des meilleures chansons que nous ayons jamais écrites », estime le guitariste Andy Bell. Constat qui pourrait s’appliquer au reste de l’album : This Is Not A Safe Place est le symbole d’un groupe qui a encore son mot à dire. © Alexis Renaudat/Qobuz