Pour ceux qui se lamenteraient encore du vide terrible laissé par The Black Crowes, The Magpie Salute est le remède idéal. Mieux, il s'aventure bien au-delà de ce que s'autorisait le groupe mythique des frères Robinson. Au départ, la formation, dont le nom fait également référence à un corvidé, comprenait certes pas moins de quatre anciens corbeaux noirs, mais depuis la disparition d'Eddie Harsch (claviers) en 2016, juste après l'enregistrement du premier album (The Magpie Salute), il n'en reste que trois, à savoir Rich Robinson (guitare, chant), Marc Ford (guitare, chant) et Sven Pipien (basse, chœurs). C'est désormais un autre vétéran, Matt Slocum (B.B. King, John McLaughlin, The Allman Brothers…), qui tient les claviers. Et on aurait tort d'oublier le chanteur John Hogg et le batteur Joe Magistro, tant ils laissent l'impression d'avoir roulé leur bosse avec les trois membres “phares” depuis bien plus que les deux années d'existence de The Magpie Salute.
Au menu, ce ne sera une surprise pour personne, le groupe propose le meilleur de l'americana blues ou folk de ces quarante dernières années, y compris ses versions les plus actuelles. Avec une bonne dose de Black Crowes bien sûr (Send Me an Omen), mais pas seulement. Ne cherchez pas plus loin, la maîtrise et les références sont plus qu'impressionnantes, de The Band, The Allman Brothers, The Grateful Dead à Little Feat, Buffalo Springfield, Jackson Browne, Gram Parsons ou de Tom Petty et Kings Of Leon à Dave Matthews Band… Des plus anciens aux plus récents, donc. La fine équipe montée par Rich Robinson est même capable de s'aventurer dans des humeurs plus pop-rock avec une mise en bouche sur un Mary the Gypsy que n'aurait pas renié Lenny Kravitz. Très inspiré, le groupe a déjà bouclé High Water II, qui devrait voir le jour avant la fin de l'année. On a largement de quoi patienter avec ce réjouissant premier volume. © Jean-Pierre Sabouret/Qobuz