SCH continue ici sa trilogie d’albums intitulée JVLIVS et dans laquelle il laisse s’exprimer un personnage coincé entre l’identité de son auteur et la fiction la plus sanguinaire qui soit. Une histoire de mafieux marseillais enveloppée dans des sonorités rap et méditerranéennes, formant l’un des projets les plus fascinants que le rap français ait porté ces dernières années. Certes, il ne s’agit pas là d’un opéra-rap. Plutôt d’un album porté par le fil rouge de la mafia et de ses mythes, mais également par des respirations plus instinctives et légères. Si l’esthétique globale suit brillamment celle du premier volet, SCH parvient à y intégrer des éléments extérieurs au concept, comme lorsqu’il invite Freeze Corleone sur une bastos nommée Mannschaft, ou quand il collabore avec Jul sur le simpliste Mode Akimbo. Au milieu des guitares italiennes, des interludes incarnées et hantées par la soif de sang du protagoniste, c’est bien l’histoire, l’enfance et les aspérités du rappeur qui transpirent. Car SCH aura beau avoir l’audace de rendre son rap cinématographique au possible, c’est au fond de lui qu’il s’agit. Toujours. © Brice Miclet/Qobuz