Entertainer complet, toujours prompt à surgir là où ne l’attendait pas, endossant avec autant d’assurance le costume de la pop-star que celui du crooner, du jazzman ou du rockeur, Robbie Williams n’avait encore jamais consacré un album entier aux classiques de Noël, un exercice de style typiquement anglo-saxon auquel il s’est adonné avec un plaisir non dissimulé.
Épaulé par Guy Chambers, son fidèle collaborateur, essentiel dans la conduite des orchestrations très riches de cet album, Robbie Williams s’est lancé comme défi de détrôner l’éternel Michael Bublé dans le rôle du crooner de fin d’année et leader des charts. D’ailleurs, avec l’humour mordant qu’on lui connaît, le chanteur britannique avait envisagé un temps de baptiser son disque Achtung Bublé avant d’opter pour un plus conventionnel et respectueux The Christmas Present, certainement raisonné par sa maison de disques, Columbia.
Pour mener à bien son défi, Robbie Williams n’a pas lésiné sur les moyens, convoquant plusieurs collaborateurs de premier choix : un Jamie Cullum parfaitement à l’aise dans ce registre sur « Merry Xmas Everybody », une Helene Fischer rayonnante sur « Santa Baby », un Bryan Adams impérial sur « Christmas (Baby Please Come Home) », un Rod Stewart sans exubérance sur le folk « Fairytales » ou encore… le boxeur Tyson Fury sur le jouissif et bondissant « Bad Sharon », la perle de cet album. À l’image de son univers habituel, entre provocations, gouaille charmante, élégance jazz et crédibilité en toute circonstance, Robbie Williams signe un disque généreux constitué de 24 titres, dont une majorité d’inédits et seulement sept reprises très réussies comme « Santa Baby » ou « The Christmas Song ». Sans retenue, en totale liberté, Robbie Williams régale l’auditeur et renouvelle un genre qui semblait impossible à dépoussiérer.
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