La question est insidieuse, Michael Haydn reste-il dans l’ombre parce qu’il est le frère de Joseph ou reste-t-il un tout petit peu connu précisément pour la même raison ? L’amitié et le respect que Mozart avait pour lui apporte déjà un élément de réponse. C’est Amadeus qui termina une série d’œuvres que Michael n’a pas eu le temps de livrer, c’est encore lui qui écrivit une introduction pour une des ses symphonies et lui encore qui s’inspira largement du Requiem en ut mineur écrit par son ami vingt ans avant le sien. Successeur de Mozart comme Maître de chapelle pour l’archevêque Colloredo à la cour de Salzbourg, Michael Haydn laisse plus de huit cents compositions dans tous les genres, une majorité d’entre elles pour l’église. Il laisse aussi une quarantaine de symphonies qui mériteraient largement d’être réévaluées et jouées de nos jours.
Avant de composer ses sublimes symphonies, Anton Bruckner a composé lui aussi un très grand nombre d’œuvres religieuses. Les neuf motets présentés ici à côté de ceux de Michael Haydn montrent bien la filiation de Bruckner avec l’art musical sacré du XVIIIe siècle que l’on pouvait alors entendre en Autriche. Philipp Ahmann et ses chanteurs du Chœur de la Radio de Leipzig en donnent une interprétation sereine d’une splendide intériorité. © François Hudry/Qobuz