Après son splendide enregistrement de l’opus magnum de Berlioz, son opéra Les Troyens, couvert de récompenses internationales, l’immense berliozien John Nelson signe une nouvelle version de La Damnation de Faust qui semble promise elle aussi à un beau succès.
Pour cet enregistrement capté en concert par Daniel Zalay et ses ingénieurs du son à la Salle Erasme du Palais de la musique et des congrès de Strasbourg les 25 et 26 avril 2019, John Nelson retrouve l’Orchestre philharmonique de Strasbourg, dont il aime la couleur typiquement française et la discipline toute germanique. L’effectif pléthorique aurait plu à Berlioz avec ses huit contrebasses et ses six harpes, entre autres.
John Nelson connaît cette musique comme personne, il sait lui insuffler une énergie particulière en soignant les couleurs instrumentales si bien définies par le compositeur. Autour de lui est réunie une distribution de rêve avec le Faust magistralement incarné par le ténor Michael Spyres qui chante le français à la perfection et sait aussi incarner le personnage en jouant de la qualité de son timbre. Joyce DiDonato est une opulente Marguerite pleine de flamme et d’un engagement total. Nicolas Courjal campe un Méphisto hyperexpressif ; son timbre sombre contribue à la noirceur du personnage à l’ironie amère.
Les Petits Chanteurs de Strasbourg et le puissant Chœur Gulbenkian complètent avec bonheur une distribution idéale. Nouveau jalon de l’enregistrement des principales œuvres de Berlioz sous la direction de John Nelson pour le label Erato, cet enregistrement très réussi précède Roméo et Juliette que les mêmes artistes enregistreront courant 2020. © François Hudry/Qobuz