« Puisque "un ciel si sombre ne s'éclaircit pas sans orage" (Shakespeare), l'on sait gré à Amandine Beyer et ses Incogniti de le faire éclater. S'y dévoile le recueil Musikalische Ergötzung (Plaisir musical) qui comprend six suites pour deux violons (avec usage de la scordatura) et basse continue. Polyglotte des sons, Pachelbel y cultive à sa manière "les goûts réunis" de notre Couperin, en mélangeant les styles français, italien et allemand. Pour cadencer le tout, des airs profanes, dont Orage d'avril, où s'invitent accents rustiques et célébrations diverses, attestent de son influence sur la génération suivante à laquelle appartient Johann Sebastian Bach. La fermeté des idées, soutenue par une grande richesse contrapuntique, n'empêche pas ces mouvements de danses de s'avancer avec leur luxe d'ornements si bien restitué par la violoniste. [...] La prise de son, superlative, donne à entendre la cohésion des pupitres, notamment à travers l'enlacement des deux violons et les commentaires fondus de l'orgue.» (Classica, avril 2016 / Jérémie Bigorie)
« [...] Tant de volubilité en miroir dans les ritournelles instrumentales de ces airs chantant la vanité des plaisirs fugaces, la lumière des muses ou l'aurore nouvelle de la mort attendue. [...] Ce répertoire divertissant, épicé d'accents populaires et dont la science disparaît sous l'élégance, convient très bien au jeu léger et brillant d'Amandine Beyer et de ses partenaires. [...] Avec les Incogniti, la beauté des timbres, la fluidité complice du propos et le vif désir de communiquer une joie irrésistible font plus qu'honneur à ce répertoire oublié.» (Diapason, avril 2016 / Philippe Ramin)