La Nouvelle Zélande étant, pour la plupart des Européens, plus ou moins aux antipodes, on ne s’étonnera pas que sa scène musicale ne nous soit pas nécessairement très familière. À tort, car le pays peut s’enorgueillir de nombre d’orchestres et d’opéras de classe internationale. Et aussi de compositeurs, dont Ross Harris est l’un des plus fameux. Né en 1945, il a rapidement fait parler de lui en devenant compositeur en résidence du Auckland Philharmonia, pour lequel il a écrit ce Concerto pour violon – créé en 2015 par le violoniste russe Ilya Gringoltz qui, précisément, joue sur cet enregistrement réalisé dans le sillage de la création. Le langage de Harris ne serait pas sans rappeler, par moment, celui d’un Chostakovitch à la limite de la tonalité : même noirceur lyrique dans les mouvements lents, même hystérie de fuite en avant dans les scherzos… c’est précisément dans la Cinquième Symphonie, présentée sur ce même album, que l’on peut découvrir cette tendance. Peut-être Charles Ives n’est-il pas loin non plus. Quoi qu’il en soit, Harris nous ouvre un monde inconnu, moderne et pourtant ancré dans les formes éprouvées ; son orchestration chatoyante permet au Auckland Philharmonia de nous prouver que c’est un orchestre de tout premier plan. © SM/Qobuz