Le violoncelliste Pieter Wispelwey et le pianiste Paulo Giacometti ont décidé de graver, sur six albums, l’intégrale des œuvres en duo de Brahms et Schubert. Autrement dit, des pièces écrites pour instrument et piano, l’instrument en question pouvant être le violoncelle, mais aussi le violon, l’alto etc. Car est-il possible pour un violoncelliste virtuose de ne pas vouloir tremper ses doigts dans des répertoires qui ne lui sont pas nécessairement destinés à l’origine, alors que l’on sait que les compositeurs eux-mêmes n’hésitaient pas à transcrire – ou autoriser la transcription – de leurs propres ouvrages ? Voici donc le quatrième volume de cette collection, avec en pivots centraux la Sonate Op. 78 de Brahms, initialement conçue pour violon en sol majeur, ici transcrite en ré majeur par Paul Klengel en 1897 ; ainsi que la Première Sonate originalement pour clarinette Op. 120, du même Brahms. De ce dernier ouvrage, on sait que le compositeur l’avait lui-même transcrit pour l’alto, et c’est sur la base de cette transcription que Pieter Wispelwey a établi sa propre réécriture – fort proche de la partie d’alto, dans laquelle il a seulement transposé à l’octave inférieure certains passages inconfortablement aigus. En guise d’ouverture, on pourra entendre le Rondo en si mineur de Schubert (1826), écrit à la base pour violon et piano, ici descendu d’une octave (ou parfois deux) au violoncelle, sans que cela ne change d’ailleurs quoi que ce soit à la perception harmonique. © SM/Qobuz