Adoré de ses élèves des Conservatoires de Lyon et de Paris, Denis Pascal n’en continue pas moins une grande carrière personnelle lui faisant aborder de nombreux compositeurs. Après un premier album très remarqué consacré à Schubert, voici un deuxième volume dans lequel s’affirme la proximité de ce pianiste attachant à cet univers particulier où il est question, comme il l’écrit si bien dans son texte de présentation, « d’une évocation obsessionnelle de la fuite du temps, de l’impossibilité à se réaliser, à saisir un peu de notre vie, comme l’eau du ruisseau, comme l’amour ». Pourtant le piano de Denis Pascal possède limpidité et clarté. La grande mélancolie de Schubert est effleurée avec pudeur ; elle semble insaisissable et pleine de non-dits. Sa vision n’est pas métaphysique mais profondément innocente, simple et naturelle, ce qui la rend peut-être encore plus émouvante. Plus mystérieuse aussi. Et Denis Pascal de s’interroger : « Apercevoir une part de nous-mêmes chez Schubert, c’est le lire sans peur, de cœur à cœur, en oubliant qu’il s’agit d’un chef-d’œuvre. » C’est de ce soleil voilé, de ces doutes non résolus et de « l’inéluctable écoulement vers la dissolution » que nous parle ici Denis Pascal dans son dialogue avec Schubert. © François Hudry/Qobuz