Enregistrée en public en version de concert, donc sans bruit scénique parasite, cette Chauve-souris, ou plutôt Fledermaus (puisque l’ouvrage est chanté en allemand avec option accent viennois et hongrois) de Strauss rassemble un éblouissant plateau en tête duquel le ténor Nikolai Schukoff, la soprano Laura Aikin, le baryton Jochen Schmeckenbecher, la mezzo-soprano Elisabeth Kulman et le ténor Christian Elsner. Ils sont soutenus par un orchestre de la NDR de Hanovre électrisé par Lawrence Foster, vieux routier du grand répertoire, roué à toutes les finesses de cette truculente partition. Inutile de redonner l’argument, quelque peu loufoque et entrelacé de rebondissements tous plus boulevardiers les uns que les autres, avec faux-semblants, marquis et comtes bidons, quiproquos et cocufiages potentiels ; précisons que les dialogues sont bien sûr donnés en allemand, mais les aficionados auront loisir soit de les écouter pour s’amuser des accents, soit les supprimer dans leur liste de lecture afin de ne garder que les numéros chantés. Car la partie musicale est des plus réussies, et il serait bien dommage de s’en priver à cause de quelques dialogues… © SM/Qobuz