Ce projet d'album autour de Vivaldi lui tenait à coeur depuis l'adolescence précise Richard Galliano qui, à cette époque, voulait jouer toutes les parties de l'orchestre à lui seul. Armé du fidèle Castelfidardo modèle Victoria 1963 offert par sa grand-mère, l'ancien accordéoniste de Barbara rejoue ses classiques en compagnie du même quintette à cordes qui l'avait suivi sur l'album Bach de 2010.
Publié sur le même label, la prestigieuse marque aux mille chefs d'oeuvre Deutsche Grammophon connue des amateurs de musique classique, cet hommage au compositeur vénitien Antonio Vivaldi (1678-1741) est en grande partie constitué du quadruple concerto des Quatre Saisons qui, bien qu'apparu dès 1725, ne doit sa renommée qu'à partir des années 1950 pour être joué à tour de bras et dans tous les styles possibles (jusqu'aux samples de rap). Si de nombreux musiciens de jazz ne se sont pas gênés pour la reprendre, Richard Galliano reste fidèle à l'esprit de l'oeuvre servie sans excès de zèle ni démonstration inutile, même quand il s'agit de jouer les passages les plus connus du public : le mouvement Allegro du Printemps ; le Presto de l'Été et l'Allegro de l'Automne.
Dans une belle atmosphère de musique de chambre, la partition réhaussée par l'instrument populaire par excellence se dote de nouvelles tonalités tour à tour enjouées, euphorisantes, mélancoliques ou graves selon les périodes. Le compositeur n'écrivait-il pas lui-même : « Au son festif de la musette... », un message clairement entendu par le roi de l'accordéon et ses compagnons qui ont pour noms Jean-Marc Philips-Varjabédian, Sébastien Surel, Eric Levionnois, Stéphane Logerot et Jean-Marc Apap.
© Loïc Picaud / Music-Story