Nouveau phénomène de la country contemporaine, nouvellement intronisé membre honoraire du Grand Ole Opry, l’institution américaine de ce genre musical, Luke Combs est, à 29 ans, en train de s’installer durablement dans le paysage alors qu’il n’en est qu’à son deuxième album studio What You See is What You Get. This One’s for You, paru en 2017, avait réussi la performance de truster la première place de charts country tout en annexant la quatrième place du Billboard US, malgré (ou en raison) de paroles peu consensuelles, mettant volontiers en avant ses centres d’intérêts préférés : l’alcool, les voitures et beaucoup plus accessoirement, l’amour.
Le nouvel opus semble en apparence ne pas faire exception si l’on s’en tient au titre d’ouverture, « Beer Never Broke My Heart », mais la suite réserve des surprises. Il paraîtrait en effet injuste de ne le réduire qu’à ce triptyque, comme l’auteur semble le suggère lui-même dans la chanson-titre de « What You See is What You Get » : « I’m a puzzle/I’m a walking contradiction/In far from mint condition/Cause there’s pieces I can’t find ». L’artiste cacherait donc sciemment son jeu en jouant de son image de cowboy monolithique. Musicalement en tout cas, la variété des ambiances est évidente, depuis « Refrigerator Door » ouvrant sur un country-rock plein de punch pour finalement s’épanouir en tant que ballade mid-tempo jusqu’au piano mélancolique de « Better Together » tout à fait étonnant.
Organique au possible, ce disque met la guitare au centre du dispositif, avec un jeu versatile, capable de superbes arpèges comme sur « Even Though I’m Leaving », de slides parfaitement maîtrisés sur « Lovin’ on You » ou encore de riffs nerveux sur le galvanisant « 1,2 Many » (qui accueille ses modèles Brooks & Dunn). Tout cela concourt, avec le savoir-faire du musicien en matière de chansons efficaces, à engendrer une série de tubes country indéniables comme « Blue Collar Boys », « Does to Me » ou « Beer Never Broke My Heart ».
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