* En anglais uniquement
Et si on se remettait en question ?
Et si, pour une fois, une artiste arrivait à nous faire réfléchir sur celles qui nous entourent, qui sont meurtries, effacées, battues ?
Tout droit revenue du Québec où elle a récupéré le mot « malaisant », Sophie Tapie vient chahuter nos oreilles avec un titre percutant, fort et riche de sens. Sa voix est à l’image de sa personnalité, battante et engagée. Pour les femmes mais aussi pour les plus faibles, pour les animaux ou encore ceux que la vie n’a pas ménagé. Et elle sait de quoi il s’agit, Sophie, sans cesse ramener à son statut de fille de. Rien n’a été pourtant simple et sa carrière, elle l’a construite pas à pas, seule.
Véritable musicienne, elle débute par le piano à l’âge de 4 ans pour successivement tomber amoureuse de la guitare, du jeu d’actrice et de la scène. Esprit trempé mais libre, ses émotions sont vastes et c’est en chantant qu’elle donne toute sa puissance et son rayonnement. À tout juste 32 ans, Sophie a déjà joué pour la télévision dans des séries, sur scène au théâtre mais elle a aussi été candidate de The Voice en 2012. Son premier album, Sauvage, sorti en 2015, est un succès Outre Atlantique, en accord avec son amour pour la country et la musique folk. Jusqu’ici, Sophie s’en était tenue à ses facilités, ses premiers amours. Elle sort We Love en 2018, mais ce n’est que la continuité d’un chemin à peine pris pour trouver SA voix, pour parler haut et fort de ce qui l’anime, l’incarne, la fait vibrer au quotidien.
Capable de travailler tous les styles musicaux, pour ce nouveau single « Malaisant », Sophie s’est entourée du duo Yaacov et Meïr Salah, des multi-instrumentistes de génie, qui ont collaboré avec des artistes comme Vitaa & Slimane, Marina Kaye etc. Ensemble, ils ont su trouver les bonnes notes et un titre aux couleurs électro rétro. « Mais je ne te laisserai pas faire », les paroles nous restent en tête. Peut-être tout autant que ce look années 50, inspiré par sa mère Dominique et en hommage à toutes nos grand-mères. Alors qu’à cette époque, personne n’était en droit de s’exprimer sur la violence dans les couples, Sophie décide de revenir sur les silences qui violentent, qui blessent et qui tuent. Une femme de son époque, à contre-courant et habile pour jouer de ce make up et de ce brushing exagérés pour taper du poing sur la table, faire entendre les voix des plus fragiles, changer la donne. On notera la présence de Laurence Boccolini, bluffante, armée d’une tronçonneuse et elle-même ancienne femme battue. Alors dans cette histoire, qui est le plus malaisant ? Celui qui souffre ou celui qui pense qu’il souffre car c’est de sa faute ? C’est tout ce que ce titre dégage, une prise de conscience sur notre attitude et nos aprioris sur la vie des autres. En d’autres termes, cela peut nous arriver aussi.
Alors inspirée par les films 8 femmes de François Ozon, Cluedo de Jonathan Lynn ou les séries Big Little Lies et Desperate Housewives, ce clip « Malaisant » donne à Sophie Tapie toutes ses cartes pour jouer et démontrer, une fois encore, la puissance de sa voix. Et de sa personnalité.