Singulier couplage que d’encadrer les Quatre pièces pour clarinette et piano de Berg (1913) avec les deux Sonates pour la même formation de Brahms, écrites seulement dix-neuf ans plus tôt, en 1894. La distance semble infranchissable, sauf… sauf si l’on veut bien voir dans le langage de Berg un romantisme sombre, fuyant, passionné malgré une certaine âpreté de discours ; et dans le langage de Brahms une projection de tant de choses à venir, dont le vieux compositeur voyait sans doute l’inévitabilité. Le clarinettiste Jérôme Comte et son complice Denis Pascal au piano s’attellent à jouer ces deux compositeurs comme s’ils étaient contemporains l’un de l’autre et, en fin de compte, la logique se distille au fur et à mesure. Pour mémoire, Jérôme Comte – un disciple de Pascal Moragues et de Maurice Bourgue – est entré comme soliste à l’Ensemble Intercontemporain à l’âge de vingt-cinq ans, indiscutable consécration pour ce musicien aux talents multiples, éclectiques et cultivés. Il enseigne dorénavant au Conservatoire de Paris... la relève est donc assurée. © SM/Qobuz